FLAUBERT Gustave
« Un cœur simple » - Gravures de RUDAUX
 
Sans lieu, La Société Normande du Livre Illustré, 1902, in-12 (19,5 x 12,5 cms), 91 pp., relié.
 
Reliure en plein maroquin marron, dos à quatre nerfs orné d'un fer central représentant une fleur mosaïquée et reprise sur les caissons le tout souligné par des filets d'encadrement, titrage doré, date en queue, premier plat  décoré par le même fer que celui du dos encadré par un premier  triple filet à motif géométrique  un dernier filet rectangulaire, guirlande dorée sur les contreplats, tranches dorées, couverture et dos en crépon conservés.
 
Édition illustrée en premier tirage et limitée à 110 exemplaires (N° 89) dont les planches ont été détruites. L'ouvrage comprend 5 eaux-fortes hors texte et 10 in-texte en couleurs par Edmond-Alphonse Rudaux ; 5 planches de décomposition des couleurs précèdent l'ouvrage.
 
Reliure signée de DURVAND.
 
Très bel exemplaire.
 
[« L'Histoire d'un cœur simple est tout bonnement le récit d'une vie obscure, celle d'une pauvre fille de campagne, dévote mais mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais.
Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu'elle soigne, puis son perroquet ; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, en mourant à son tour, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit.
Cela n'est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste. Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même. »
Gustave Flaubert.
 
 
Edmond-Adolphe Rudaux (1840-1908) est un peintre, illustrateur et graveur français.
Il étudie chez Eugène Lavielle et chez Boulanger, et expose au Salon à partir de 1863.
 
Il pose ensuite son chevalet à Veules les Roses en Seine Maritime. De son séjour dans cette petite bourgade de bord de mer, on lui doit des œuvres majeures qui ont eu pour thème ses enfants, les falaises, ou la campagne environnante.
 
Il s'installe définitivement à Donville-les-Bains vers les années 1880, dans une maison appelée Les Gerbettes.
 
Il illustre La Mare au Diable de George Sand, Pêcheurs d'Islande de Pierre Lotti, Sylvie de Gérard de Nerval ainsi que des œuvres de Gustave Flaubert et Émile Zola en s’inspirant beaucoup des paysages de Granville et de sa région. Il contribue également à la Revue Mame.
 
Il peint Granville, ses environs et des scènes de genre très en vogue à l’époque. La mairie de Donville conserve l'un de ses tableaux, qui est exposé dans la salle du conseil. Elle a donné le nom d’Edmond et Lucien Rudaux à la bibliothèque municipale.Le Musée du Vieux Granville possède également des œuvres d’Edmond Rudaux dans ses collections.
 
Il était membre de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches.
 
Il est le père du peintre et illustrateur Henri Edmond Rudaux (1865-1927), élève de son père puis de Benjamin-Constant et Jules Lefebvre, collaborateur de l'Illustration, et du célèbre astronome et artiste Lucien Rudaux.]