BLOY Léon
« Dans les ténèbres »
Paris, Mercure de France, 1918, in-12 (20 x 14 cms), 272 pp., relié.
Reliure Bradel demi-toile, dos lisse avec pièce de titre en maroquin grise, titrage et filets dorés, petit accroc sur la toile du dos, quelques rousseurs éparses, grandes marges, couverture et dos conservés.
Avec un portrait de l'Auteur dessiné par sa femme en frontispice.
Édition originale, l'un des 75 exemplaires sur Hollande (N° 21) après 11 ex. sur Japon à la forme et 7 ex. sur Chine.
[Léon Bloy (1846-1917) est pamphlétaire et romancier français. Son père était un franc-maçon voltairien et sa mère une catholique dévote. Bloy fut retiré de l’école assez tôt en raison de son indiscipline. Son père, exaspéré, le vouait à une carrière de petit fonctionnaire. Mais le jeune Bloy s'intéressait à la peinture, au dessin et à l'écriture en autodidacte. En 1867, venu à Paris, il fit la rencontre – décisive – de l’écrivain Jules Barbey d’Aurevilly, qui allait devenir son maître et ami. C'est d'ailleurs sous son influence qu'il se convertit au catholicisme en 1869. C'est aussi grâce à Jules, qui réunissait chez lui le dimanche des auteurs débutants, que Bloy fit la connaissance de Paul Bourget, François Coppée, Joris-Karl Huysmans et Jean Richepin. Après sa conversion, Bloy se plongea dans les œuvres de Joseph de Maistre, Louis de Bonald, Ernest Hello et Blanc de Saint-Bonnet, qui l'orientèrent en religion vers un catholicisme ardent, en politique vers l'option monarchiste, en lettres vers le pamphlet. À trente-huit ans, Bloy écrivit son premier livre, "Le Révélateur du Globe", mais son génie d’écrivain ne se manifesta vraiment qu’avec "Le Désespéré", roman en partie autobiographique, qui passa presque inaperçu lors de sa parution en 1886. Après plusieurs histoires tumultueuses et tragiques avec les femmes, Bloy se maria en 1890 avec Jeanne Molbech, fille du poète danois Christian Molbech. De cette union naquirent trois enfants: Véronique, Madeleine et André, qui mourut en bas âge. C'est véritablement avec la parution du "Salut par les Juifs" en 1892 que le style de Bloy se révéla dans toute sa splendeur. En 1898, il édita la première partie de son "Journal". Elle sera suivie par d'autres parties. Plusieurs écrivains et penseurs aux XIXe et XXe siècles ont puisé leur inspiration chez Bloy. Parmi ses héritiers spirituels directs, on compte Jacques et Raïssa Maritain, Georges Bernanos, Pierre Emmanuel, Stanislas Fumet et le géologue Pierre Termier. Écrit entre juillet et octobre 1917, paru posthume en juillet 1918, Dans les ténèbres est, au sens fort, premier, du mot, une œuvre «terrible»: un chant où la terreur et la désolation s’offrent en basse continue; mais une terreur au loin qui, accrue d’une soumission sans faille aux divins décrets, se pare d’une sérénité sombre, témoigne d’une résignation hantée. Non l’ultime coup de griffe d’un vieux lion d’arène lassé de dilacérer la chair fade de ses ennemis, non le chant du cygne d’un zélote désenchanté ou d’un pieux croisé ayant nostalgiquement remisé son glaive au magasin des souvenirs, d’un vieux sonneur de tocsin aux paumes sciées par la corde, mais le vibrant testament d’un prophète, certes las de labourer le désert, mais qui sent venir, avide, l’ultime secousse. La lame qui va tout emporter, le tremblement dernier. Bloy nous offre là une fusion de tous ses cris, le faisceau de tous ses combats, l’entier creuset de toutes ses colères. Source : Babelio]
BLOY Léon « Dans les ténèbres » Exemplaire sur Hollande
TVA non appliable, art. 293B du CGI, hors frais de port
Délai de livraison : 1 - 3 Jours ouvrés