MICHELET Jules
« Jeanne d'Arc (1412-1432) »
Paris, Librairie Hachette et Cie, 1888, in-4 (28,5 x 19,5 cms), 169 pp., relié.
Reliure plein maroquin bleu nuit, dos lisse, titrage doré à l'horizontal, tête dorée, pages non rognées.
Avec dix Eaux-Fortes (sous serpente) auxquelles s'ajoutent une suite du tirage avant la lettre de BOILVIN, BOULARD, CHAMPOLLION, COURTRY, GÉRY-BICHARD, MILIUS et MONZIÈS d'après les dessins de BIDA.
Édition numérotée, l'un des 15 exemplaires sur papier Chine (N° 10) seul grand papier.
[Jules Michelet (1798-1874) est un historien français.Fils d'un imprimeur, docteur ès lettres le 27 août 1819, il est reçu troisième à l’agrégation des lettres le 21 septembre 1821. Il est nommé professeur d’histoire au Collège Sainte-Barbe-Rollin le 13 novembre 1822.
Ses premiers ouvrages sont des manuels scolaires destinés, en premier lieu, à ses élèves. "Précis d’histoire moderne", publié en 1827, est un livre solide et soigné, meilleur que tout ce qui est paru auparavant. Le 3 février de la même année, il est nommé maître de conférences de philosophie et d'histoire à l’École préparatoire, future École normale supérieure.
En 1831, il entre aux Archives nationales et enseigne à l'université puis, en 1838, au Collège de France.
A partir de 1833, il rédige son "Histoire de France", œuvre de toute une vie fondée sur une documentation rigoureuse.
Dès 1840, il affiche des idées démocratiques et anticléricales : son hostilité à Louis Napoléon le prive de ses fonctions de professeur et d'archiviste en 1852.
Tout en travaillant aux tomes successifs de son "Histoire de France" (dix-sept volumes), il écrit aussi pour le peuple des "cours d'éducation nationale" ainsi que des textes lyriques sur la nature et les passions humaines.
C’est en 1841, dans le tome V de son Histoire de France, que paraît pour la première fois la Jeanne d’Arc de Michelet. Il fait fait de Jeanne d’Arc l’incarnation du sentiment national français: « Souvenons-nous, Français, que la patrie chez nous est née du coeur d’une femme, de sa tendresse et des larmes, du sang qu’elle a donné pour nous. »
En 1853, cette relation biographique fait l’objet d’une édition séparée, agrémentée d’une introduction, de notes et de quelques variantes.
Pour Michelet, Jeanne d’Arc est la fille du peuple! Elle reprend le roi au nom du peuple quand elle estime qu’il n’est pas à la hauteur de son rang et de sa fonction. Bref une Jeanne qui annoncerait la Révolution française.
Aucun autre écrivain et historien n’a joué un rôle aussi déterminant dans la popularisation et le développement de l’image de Jeanne d’Arc au XIXe siècle que Michelet. Il est au cœur de la réforme historiographique et fait la synthèse de tout ce que la nouvelle école des chercheurs français avait postulé et apporté.
L’apport de Michelet est d’être arrivé à créer une image de Jeanne qui résiste à la bipolarisation des « Deux France ». Pour lui, dès 1834, Jeanne d’Arc est le premier personnage à avoir donné une expression cohérente au sentiment national naissant des Français. Quicherat, quant à lui, édite les actes du procès de Jeanne d’Arc ainsi que d’autres sources. Une nouvelle image de Jeanne est donc perceptible. Pour Quicherat, Michelet popularise la « véritable » image de Jeanne.
« Ce qui fait de Jeanne une figure éminemment originale, ce qui la sépare de la foule des enthousiastes qui dans les âges d’ignorance entraînèrent les masses populaires, c’est que ceux-ci pour la plupart durent leur puissance à une force contagieuse de vertige. Elle, au contraire, eut action par la vive lumière qu’elle jeta sur une situation obscure, par une force singulière de bon sens et de bon cœur. »
Source : Babelio/aufildelapensée-internet]
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SKU : Réf.431
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