« Missel de la vie de N.-S. Jésus-Christ »
Tours, Maison A. Mame et Fils, sans date (avant 1918), in-12 (17 x 13 cms), 248 pp., relié.
Reliure plein chagrin marron, dos à cinq nerfs sans titrage, caissons ornés de fleurons dorés, plats très richement décorés de motifs floraux avec une scène religieuse au centre (deux anges entourant un blason au motif floral surmonté d'un anneau), dentelle dorée en encadrement intérieur des plats au papier satiné vert (initales et date dorées « G. M. D. - 23 Juillet 1918 » sur la garde volante), tranches dorées, dentelle dorée sur les coupes, épidermures et trous de vers sur le quatrième plat, coins émoussés, charnières frottées, des rousseurs éparses.
20 illustration en couleurs de J.-J. TISSOT sous serpentes légendées.
[Né dans une famille aisée nantaise d’un père marchand de tissus et d’une mère modiste, le jeune Jacques Joseph Tissot – qui se fait appeler James dès l’âge de 11 ans –, passionné par la mode contemporaine, part à la conquête de Paris.
Il fait son apprentissage à l’École des beaux-arts et copie les maîtres anciens. Il regarde également ses contemporains et la jeune avant-garde menée par les impressionnistes, les préraphaélites ou les peintres belges tout en se passionnant pour les estampes japonaises.
Tissot comprend vite que c’est au Salon que tout se joue et envoie dès 1864 – l’année de rupture – deux scènes de la vie contemporaine : le Portrait de Mlle L. L. et Deux Sœurs.
Dès lors, il devient un grand chroniqueur de la vie sous le Second Empire, évolue sans mal dans les cercles mondains de la capitale et accumule les commandes. Pendant une décennie, le peintre représente une galerie de portraits de la haute société parisienne et pose les bases d’une œuvre originale, au dessin précis et aux couleurs chatoyantes. Elle se distingue aussi par son sens aigu du détail et une attention particulière au rendu des étoffes.
Après avoir pris part à la Commune de Paris, Tissot gagne Londres en 1871. Ce milieu-là aussi lui est connu et acquis : en fin négociateur, l’artiste a investi le marché anglais depuis plusieurs années. Présent dès l’Exposition universelle de 1862, il a exposé l’année suivante sur les cimaises de la French Gallery et réalisé des caricatures de personnalités françaises pour la revue Vanity Fair. Outre-Manche, son talent se déploie véritablement dans des scènes de genre, teintées d’une certaine « élégance à la française » très prisée par sa clientèle. Il se plaît à explorer les conventions de la société victorienne non sans une pointe d’ironie. Le succès est au rendez-vous.
C’est en 1876 que Tissot fait la connaissance de celle qui bouleverse à jamais sa vie : la jeune Kathleen Newton, de vingt ans sa cadette, divorcée et mère de deux enfants, dont il tombe fou amoureux. Kathleen devient l’incarnation d’un idéal de beauté féminin qui hante dorénavant tous ses tableaux. La belle Irlandaise signe aussi la fin d’une ère : le carnet de commandes s’amenuise et ses sujets se réduisent à l’évocation d’une vie de bohème, domestique, douce et sensuelle. Atteinte de tuberculose, Kathleen se consume sous les yeux de son amant, qui continue à la représenter jusqu’à son dernier souffle en 1882. Dévasté, Tissot fuit définitivement l’Angleterre pour la France.
De retour à Paris, l’artiste retrouve sa clientèle et le milieu mondain qu’il avait quitté presque dix ans auparavant. Il y célèbre la Parisienne, qui fait alors l’objet d’un grand cycle. Mais, délaissant les frivolités, Tissot se tourne à la fin de sa vie vers des sujets orientalistes et religieux, avec notamment le cycle du Fils prodigue et des centaines d’illustrations de la Bible, qui le rendront, au tournant du siècle, extraordinairement célèbre.
Il s’éteint dans le Doubs en 1902.
Source : Beaux-Arts Magazine N° 479]
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