SOULAGES Gabriel
« Le Malheureux Petit Voyage ou la misérable fin de Mme de Conflans, Princesse de la Marsaille, rapportée par Marie-Toinon Cérisette sa fidèle et dévouée servante »
 
Paris, Bernard Grasset, 1910, in-8 (19 x 14 cms), 210 pp., relié.
 
Reliure demi-maroquin noire à coins, dos lisse avec titrage, filets et longs fers dorés, légers frottements d'usure sur les coiffes, coin supérieur du premier plat émoussé, tête dorée, charnière solide, intérieur frais et sans rousseurs, pages non rognées, couvertures et dos conservés.
 
Édition originale, l'un des 50 exemplaires sur Hollande (N° 13), seul grand papier.
 
[Soulages Gabriel (1876-1930) est un auteur français de romans, de récits ou de recueils légers. Il est le fils de Gabriel Soulages (1838-1903), avocat, docteur en droit, qui fut maire d'Albi du 25 janvier 1877 au 20 mai 1888. Sans que l'on puisse l'établir avec certitude, il était probablement lui-même avocat.
Il a fait preuve dans son œuvre romanesque, inspirée par un aimable érotisme, d'une culture grecque et latine approfondie.
 
Sous le règne de Louis XIV, la Princesse de la Marmaille, son mari étant à la guerre, décide de partir en voyage avec sa servante. Ce voyage, qui se terminera tragiquement, est parsemé d'aventures érotiques. « La servante avait vingt ans, la maîtresse dix-huit ans à peine. Au dévouement sans bornes de l'une répondirent, sans tarder, les bontés inépuisables de l'autre. ... La pratique du libertinage lui avait appris mainte choses utiles. Elle était, sur mille délicates questions, féconde en conseils et les formulait à propos, d'un accent naïf et sentencieux." pp. 16-17.
« Ce n'est point un livre nouveau, mais ce galant pastiche fleure déjà les grâces et les hardiesses du siècle suivant, est d'une saveur si piquante et si gentiment pimentée qu'on ne se lasserait guère de le relire. Certes, la folle escapade de la gente Marie Toinon Cerisette et de sa jeune maîtresse, la maréchale de la Marsaille, n'est point à proposer en exemple aux filles sages, et Mme de Maintenon, si elle l'eût connue, fût entrée en grande colère. Mais Mme de Sévigné s'en fût fort divertie sans doute » (Jacques Patin critique littéraire au Figaro) .]